2 janvier 2011 (Nouvelle Solidarité) – Le fascisme budgétaire d’Obama s’en prend aux vieux et malades chroniques qui coûtent cher à l’Etat. Après avoir fait passer contre le vote du Congrès, un système d’incitation au refus de soins de fin de vie, Donald Berwick, nommé par Obama directeur du Centers for Medicare and Medicaid Services en outrepassant l’avis du Congrès, entend pénaliser les réadmissions hospitalières pour économiser 15 à 17 milliards de dollars par an.
Les patients couverts par Medicare – les plus de 65 ans et les malades chroniques – victimes de pneumonie, d’arrêt ou d’insuffisance cardiaque, se verront empêcher de recevoir de nouveaux soins dans les 30 jours suivant leur sortie de l’hôpital. Les établissements qui persisteraient à les accueillir, se verront sanctionnés financièrement. L’article 3025 de la réforme Obama (loi 111-148, Patient protection and Affordable Care Act) dicte : « (…) dès le 1er octobre 2012, le secrétaire [ à la Santé] devra réduire les paiements aux hôpitaux dont les réadmissions sont en excès (…) ».
Pour les patients accusés de recevoir trop de soins hospitaliers, le report ou le refus de les réadmettre pourra entraîner la mort. Les hôpitaux qui s’opposeront à cette pratique courront à la faillite, particulièrement dans les quartiers pauvres et les zones rurales où les patients Medicare représentent 50% ou plus des admissions.
Selon les statistiques officielles, un patient Medicare sur cinq est réadmis sous les 30 jours. Les experts d’Obama en « efficacité comparative » ont établi que les 25% des hôpitaux américains les « moins performants » sont ceux dont le taux de réadmissions est le plus « excessif ». Pour les inciter à être efficace statistiquement, la loi Obama veut donc les empêcher de soigner ceux qui en ont besoin. L’administration va donc réduire les dépenses publiques de santé dans ces zones où elles sont pourtant le plus nécessaires et vitales. Evidemment, un hôpital à Beverly Hills est plus « efficace » qu’un autre à Détroit, certes, mais soigne-t-il la même population et les mêmes pathologies ? Les premiers morts d’Obama seront certainement ses propres électeurs afro-américains des quartiers pauvres à qui il avait promis le « changement ».
Mais la politique de « santé » d’Obama n’est qu’un copier-coller de celle de Tony Blair, elle-même calquée sur la philosophie des médecins nazis (voir encadrés ci-dessous). Créé en 1999, le programme britannique « N.I.C.E. » a été le précurseur mondial de la « comparative effectiveness » et a mis en application systématique la baisse des réadmissions et le refus des soins de fin de vie que l’on voit aujourd’hui s’introduire aux Etats-Unis avec la présidence Obama.
Comme le martèle le Comité d’action politique de Lyndon LaRouche, aucune politique de sortie de crise au niveau international ne pourra être mise en place tant que ce président aux ordres de l’oligarchie financière britannique ne sera pas remplacé.
Le décret sur l’euthanasie de septembre 1939
En 1939, devant concentrer son effort budgétaire sur la machine de guerre allemande, Hitler ne pouvait se permettre de dépenser des millions de marks en pure perte et demanda à son ministre de la Santé de « faire certaines économies sur les dépenses hospitalières ». Il finit par rédiger le décret du 1er septembre, intitulé « destruction des vies sans valeur » : « Le Reichsleiter Bouhler et le docteur en médecine Brandt sont chargés d’étendre les attributions de certains médecins désignés nominativement. Ceux-ci pourront accorder une mort miséricordieuse aux malades qui auront été jugés incurables selon le meilleur jugement humain disponible de leur état de santé. »
Mise en garde après le tribunal de Nuremberg
Extrait de l’article publié en 1949 par le Dr Leo Alexander, conseiller du ministère public au tribunal de Nuremberg :
« Quelles que soient les proportions qu’aient atteints ces crimes, il est devenu évident pour tous ceux les ayant investigués qu’ils ont commencé de façon anodine. Au départ, il s’agissait seulement d’un subtil changement d’orientation dans l’attitude des médecins. Cela a commencé avec l’acceptation, qui est le fondement du mouvement pro-euthanasie, qu’il y a des vies qui ne méritent pas d’être vécues. Au départ, cette orientation ne concernait que les maladies graves et chroniques. Mais la sphère des malades inclus dans cette catégorie s’est au fur et à mesure élargie jusqu’à inclure les improductifs, les déviants idéologiques, puis les non-Aryens. Il est important de comprendre que le levier infiniment petit qui a déclenché cette tendance venait de l’attitude adoptée face aux maladies incurables.
A la lumière de son expérience à Nuremberg, Leo Alexander examine les tendances dans le corps médical de l’Amérique d’après-guerre :
« Les hôpitaux aiment à se limiter au soin des patients pouvant se rétablir pleinement, et les patients dont le rétablissement est moins vraisemblable se retrouvent, au moins dans les meilleurs centres de soins, relégués au statut de patient de seconde classe auquel le personnel est réticent à suggérer et à appliquer des actes thérapeutiques qui ne semblent pouvoir provoquer de résultats concluants en vue d’une guérison. Je tiens à préciser que cette manière de voir ne vient pas du corps médical qui, dans une société à haute compétitivité économique, a toujours eu le mérite de donner généreusement son temps et ses efforts, mais a été imposée par la pénurie des fonds publics et privés disponibles. Entre éloigner les patients atteints de maladies chroniques des meilleurs équipements de soins et les envoyer dans des mouroirs, il n’y a qu’un pas, long mais néanmoins logique.
« Le provisionnement des fonds publics pour toute activité de service public nous condamne à se poser cette question : « Cela vaut-il le coût de faire certains types d’efforts pour certains types de patients ? » Ces considérations rationalistes se sont insidieusement immiscées dans les motivations de l’effort médical et ont supplanté le point de vue Hippocratique.
« Les médecins doivent craindre que de telles attitudes s’immiscent dans l’administration publique de la médecine civile, hors des situations d’urgence, car une fois ces considérations admises, la question ‘Faire ceci ou cela pour ce type de patient vaut-il le coût’, se posera de plus en plus et sans plus aucun doute.
« Dans ces conditions, il est plutôt naturel que le principe hégélien du ‘ce qui est utile est bon’ l’emporte. Le mouroir est le reductio ad absurdum [réduction à l’absurde, ndt] de toute politique de santé reposant uniquement sur des principes et une économie rationnels plutôt que sur la compassion humaine et la loi divine.
« A ce point-ci des choses, les Américains doivent réaliser que la folie d’un mouvement pro- euthanasie est présente parmi eux.
« Ce que je voudrais donc dire ici, c’est que la médecine américaine doit faire le point sur ses principes fondamentaux. Il n’y a aucun doute : le principe hégélien du ‘ce qui est utile est juste’ a subtilement infecté la société, y compris la médecine. Les médecins doivent revenir aux principes anciens qui furent la fondation émotionnelle et la force motrice d’une quête incroyablement réussie de l’accroissement du pouvoir de guérir, et qui permettraient de l’accroître davantage s’ils n’étaient pas brimés par les attitudes pernicieuses d’un réalisme pratique exagéré. »